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» Primo-prescription des infirmiers en pratique avancée : ce que cela change pour les patients

Le 26 avril 2025, un arrêté a été publié au Journal officiel : il autorise désormais les infirmiers en pratique avancée (IPA) à réaliser des primo-prescriptions, c’est-à-dire à prescrire dès le début de la prise en charge, sans attendre qu’un médecin ait rédigé une première ordonnance.

 

C’est une avancée importante pour l’accès aux soins, en particulier dans les territoires où les patients rencontrent des difficultés à consulter un médecin rapidement. Cela concerne directement les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, qui ont besoin d’un suivi régulier et coordonné.

 

Qu’est-ce qu’un infirmier en pratique avancée (IPA) ?

 

Les infirmiers en pratique avancée sont des professionnels de santé ayant suivi une formation complémentaire de niveau master leur donnant des compétences élargies. Ils peuvent :

  • assurer des consultations de suivi,

  • surveiller l’évolution d’une pathologie,

  • prescrire certains examens ou médicaments,

  • accompagner les patients dans leur traitement.

Ils exercent en coopération avec les médecins, dans le cadre de protocoles définis et de situations cliniques précises.

 

 

Qu’est-ce que la primo-prescription, et que permet l’arrêté publié ?

 

La primo-prescription est le fait de pouvoir prescrire en première intention un traitement ou un examen médical. Jusqu’à maintenant, les IPA ne pouvaient que renouveler ou adapter un traitement déjà prescrit par un médecin.

Avec l’arrêté publié, les IPA sont désormais autorisés à initier certaines prescriptions dans les domaines où ils sont formés et compétents, selon une liste définie de situations cliniques.

Ces primo-prescriptions s’inscrivent dans :

 

  • un cadre réglementé et sécurisé,

  • des protocoles établis en concertation avec les médecins référents,

  • un exercice en coordination avec les autres professionnels de santé.

 

Quels sont les domaines concernés ?

 

La primo-prescription des IPA s’applique dans quatre grands domaines d’intervention :

 

  1. Pathologies chroniques stabilisées (comme la polyarthrite rhumatoïde)

  2. Oncologie et hémato-oncologie

  3. Maladies rénales chroniques et dialyse

  4. Psychiatrie et santé mentale

Chaque domaine fait l’objet de protocoles précis, fixant les actes autorisés, les types de traitements ou examens prescrits, les limites à ne pas dépasser, et les modalités de coordination avec le médecin.

 

En quoi est-ce une avancée pour les patients atteints de PR ?

 

Vivre avec une polyarthrite rhumatoïde implique une surveillance médicale régulière, une adaptation fréquente des traitements, et parfois la réalisation d’examens pour suivre l’évolution de la maladie.

Avec la possibilité de primo-prescription :

 

  • Le patient peut bénéficier d’un accès plus rapide à certains soins ou examens, sans délai lié à la consultation médicale ;

  • L’IPA peut initier des actes de suivi dès le début de la prise en charge, par exemple après un premier diagnostic ;

  • Le parcours de soin est plus fluide, notamment en lien avec les médecins traitants et les rhumatologues ;

  • Cela permet une prise en charge continue, notamment entre deux rendez-vous médicaux, dans le respect du protocole de soins.

Dans le champ des pathologies chroniques stabilisées, comme la PR, ils peuvent désormais :

  • initier la prescription de certains traitements de première ligne ;

  • prescrire ou renouveler des examens biologiques de surveillance (bilan inflammatoire, fonction rénale, etc.) ;

  • prescrire des dispositifs médicaux (ex. : aides techniques, pansements, petit matériel de maintien à domicile).

 

Quels traitements peuvent être prescrits ?

 

Depuis la publication de l’arrêté du 25 avril 2025, les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent prescrire, sans passer par un médecin dans certains cas, un large éventail de soins, de médicaments et de dispositifs utiles pour les patients.

Voici ce que cela change concrètement si vous vivez avec une polyarthrite rhumatoïde, en distinguant bien les prescriptions accessibles sans diagnostic médical préalable (immédiatement) et celles nécessitant un diagnostic établi(PR déjà connue et stabilisée).

 

Sans diagnostic médical préalable

(L’IPA peut prescrire dès la première rencontre)

  • Activité physique adaptée (APA) : faire de l’exercice quand on a une PR est possible, et même bénéfique ! L’IPA peut vous orienter vers un programme conçu par un professionnel, adapté à vos capacités et à vos douleurs.

  • Antalgiques de palier 1 : ce sont les médicaments contre la douleur les plus courants, comme le paracétamol. Ils sont souvent utiles pour soulager les douleurs modérées liées à une poussée.

  • Bas ou bandes de contention (classe 1 ou 2) : en cas de jambes lourdes ou de troubles de la circulation, ces dispositifs peuvent soulager, surtout si la PR vous limite dans vos déplacements.

  • Pansements médicamenteux, antiseptiques locaux, anesthésiques en gel ou crème : utiles en cas de petites plaies, irritations ou douleurs cutanées. Ces soins permettent de rester autonome chez soi sans attendre un rendez-vous.

  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : ce sont des médicaments prescrits pour protéger l’estomac. Ils sont souvent associés aux anti-inflammatoires, fréquents dans le traitement de la PR, pour éviter les brûlures d’estomac ou les ulcères.

  • Antispasmodiques, laxatifs doux, compléments nutritionnels oraux : ces traitements permettent de gérer les troubles digestifs ou la fatigue passagère, fréquents chez les patients atteints de PR ou sous traitement de fond.

  • Arrêts de travail de courte durée (jusqu’à 3 jours) : l’IPA peut prescrire un arrêt en cas de fatigue intense, de douleurs invalidantes ou d’un besoin ponctuel de récupération, sans attendre un rendez-vous chez le médecin.

  • Transports sanitaires : en cas de douleurs ou de perte de mobilité, l’IPA peut prescrire un transport pour aller à une consultation ou un examen.

 

Avec diagnostic médical préalable

(L’IPA peut prescrire si la PR a déjà été diagnostiquée par un médecin et est suivie)

  • Hypolipémiants comme les statines : ce sont des médicaments pour réduire le cholestérol. Pourquoi en parler ici ? Parce que les patients atteints de PR ont parfois ce qu’on appelle des comorbidités (c’est-à-dire d’autres maladies qui viennent s’ajouter à la PR). Le risque cardiovasculaire peut être plus élevé chez ces patients, donc ces traitements peuvent être utiles.

  • Antihypertenseurs : des médicaments contre l’hypertension. Là encore, les maladies inflammatoires chroniques comme la PR peuvent favoriser une pression artérielle plus élevée, surtout avec l’âge ou certains traitements.

  • Bronchodilatateurs et corticoïdes inhalés : prescrits en cas de gêne respiratoire. Certains patients atteints de PR développent une atteinte pulmonaire ou ont une maladie respiratoire associée (ex : asthme, BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive)).

  • Oxygénothérapie (sur demande spécifique) : dans les cas rares mais possibles où la PR affecte les poumons ou en cas d’essoufflement chronique, l’IPA peut proposer ce traitement sous conditions.

  • Matelas à air fluidisé : ce sont des dispositifs pour éviter les escarres (plaies de lit), utiles en cas de mobilité très réduite, notamment lors d’hospitalisations ou convalescences prolongées.

  • Dispositifs d’aide au maintien à domicile : barres d’appui, cannes, aides à la toilette… tout ce qui permet de rester autonome chez soi malgré la fatigue ou les douleurs.

 

Un cadre sécurisé pour les patients

 

Cette avancée ne signifie pas une rupture avec la médecine, bien au contraire : la primo-prescription par les IPA est strictement encadrée. Elle repose sur :

 

  • un exercice coordonné avec les médecins,

  • une traçabilité des actes et prescriptions,

  • une formation approfondie des IPA,

  • un respect du protocole de coopération établi au sein des établissements ou structures concernées.

 

L’ANDAR salue cette évolution

 

Pour les personnes atteintes de PR, un accès fluide aux soins permet de mieux vivre au quotidien avec la maladie. En simplifiant l’accès à certaines prescriptions ou examens, cette mesure peut faciliter les démarches, améliorer la continuité du suivi, et offrir plus de réactivité quand c’est nécessaire.
L’ANDAR salue cette évolution, qui va dans le sens d’un parcours de soins plus accessible et mieux coordonné entre les professionnels de santé.

 

 

Ce qu’il faut retenir

 

👉 Loin de se substituer aux médecins, les IPA viennent renforcer l’accès aux soins de proximité, surtout dans les moments où vous avez besoin d’une réponse rapide à un souci de santé lié à votre PR.
👉 Ces professionnels travaillent en lien avec votre médecin traitant et/ou votre rhumatologue.
👉 Toutes les prescriptions se font dans un cadre strict et sécurisé, avec des protocoles définis pour garantir la qualité de la prise en charge.

 

 

Et vous, avez-vous été suivi par un infirmier en pratique avancée ?