Les nodules rhumatoïdes sont des boules ou masses fermes qui apparaissent sous la peau ou parfois dans d'autres organes chez certaines personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR). S’ils sont devenus plus rares aujourd’hui grâce aux traitements modernes, ils n’ont pas totalement disparu… et soulèvent encore des questions.
À l’occasion du congrès européen EULAR 2025, le Pr Christopher Edwards, rhumatologue au Royaume-Uni, a présenté les dernières recommandations pour mieux comprendre et prendre en charge ces nodules.
Ce sont des granulomes inflammatoires liés à l’activité de la PR. On les trouve le plus souvent :
Sous la peau (notamment aux coudes, aux doigts, au tendon d’Achille),
Mais aussi dans des zones plus sensibles : poumons, cœur, larynx, œil…
Ils sont généralement indolores, de consistance caoutchouteuse, et mobiles sous la peau. Mais ils peuvent devenir gênants, douloureux ou même source de complications.
Les nodules peuvent ressembler à d’autres anomalies (infections, tumeurs, kystes, goutte, sarcoïdose…). Dans certains cas rares, une biopsie peut être nécessaire, surtout s’il existe une suspicion de tumeur ou d’infection pulmonaire.
🗣️ "J’ai vu des patients à qui l’on avait dit à tort qu’ils avaient des métastases pulmonaires."
– Pr Edwards
Bonne nouvelle : les nodules sont deux fois moins fréquents qu’il y a 20 ans. En cause :
Une prise en charge plus précoce,
Des traitements de fond mieux ciblés,
Une baisse du tabagisme (facteur de risque majeur),
Une meilleure gestion de l’activité inflammatoire.
On a longtemps suspecté le méthotrexate (MTX) de favoriser les nodules. Pourtant, les données récentes montrent que les patients sous MTX développent aujourd’hui moins de nodules qu’avant.
Il n’est donc pas recommandé d’arrêter le traitement uniquement à cause d’un nodule, sauf en cas de gêne importante.
Le plus souvent, aucun traitement n’est nécessaire. Mais en cas de douleur ou de gêne :
Une injection locale de corticoïdes peut être envisagée avec prudence,
Une ablation chirurgicale peut être proposée si le nodule empêche un geste du quotidien ou cause des ulcérations/infections répétées,
Dans les formes pulmonaires ou récidivantes, les traitements comme le rituximab (RTX) ou les inhibiteurs de JAK peuvent être bénéfiques.
✔️ Les nodules rhumatoïdes sont moins fréquents mais restent un défi.
✔️ Ils nécessitent parfois des examens complémentaires, mais rarement une biopsie.
✔️ Leur évolution dépend surtout du contrôle global de la maladie.
✔️ En cas de doute, parlez-en à votre rhumatologue : chaque cas est unique.